Sardaigne fin avril 2014

Cette année, le rassemblement annuel du GIROS, auquel j'ai souhaité participer pour la troisième fois, se tenait en Sardaigne. L'occasion pour moi de passer une dizaine de jours sur l'île, du 18 au 30 avril, en famille, mais en me ménageant quelques journées pour les orchidées...

Tout d'abord une petite carte pour situer les lieux visités :


Nous étions basés à Orosei, sur la côte est. Malheureusement, nous n'avons pas pu aller dans le sud-ouest de l'île, donc j'ai encore manqué 2 beaux endémiques : l'Ophrys chestermanii et l'Ophrys normanii. Ce n'est pas grave, ça me fera un bon prétexte pour y retourner.

Je commencerai par les Orchis au sens large.

Un endémique : Orchis mascula subsp. ichnusae :


Le très joli Orchis brancifortii :








Un grand classique de l'île, très commun : Anacamptis longicornu.


Tout aussi classique et commun :  Anacamptis papilionacea.


Et donc, sans trop de suspense, l'hybride entre les deux précédents : Anacamptis × bornemannii. (Existe aussi en blanc !)


Je passe sur les Orchis anthropophora, Orchis provincialis, Anacamptis laxiflora...

La suite, ce sera les Serapias.

On trouve les Serapias surtout sur la côte.

Le Serapias lingua, qui se trouve souvent par tapis de milliers de plantes, mais aussi parfois en individus isolés :


Assez commun aussi, le Serapias parviflora et ses toutes petites fleurs :


Ici, avec Ophrys tenthredinifera subsp. neglecta, pour bien voir la petite taille des fleurs de ce Serapias !


A noter, un bel hypochrome :


Le Serapias cordigera est également bien présent :


Mais le clou, c'est le fameux Serapias nurrica, bien plus rare. On le reconnait notamment au liseré blanc qui borde l'épichile, et aux bords repliés de celui-ci :


(Je vois d'ailleurs que Jean-Luc et Elisabeth ont photographié la même plante que moi !)

Les 4 Serapias se trouvent en mélange à Capo Comino, donc on peut facilement imaginer pourquoi on trouve des plantes qui posent des problèmes d'identification...

Dans les mêmes milieux, on trouve notamment un beau petit iris : Moraea sisyrinchium.




La suite demain avec les Ophrys.

Ca donne envie d'y aller!!!!!

C'est déjà une bien belle récolte     
    Zinb

   

Christophe

Je reconnais les Iris !!!!   Les mêmes qu'en Crète...
Merci Zinb !!!

Un beau début de reportage     

très jolies photos de brancifortii avec faible profondeur de champ

 on voyage devant notre ordi merci pour ce partage, ce soir la Sardaigne demain la corse ensuite la crête que de belles destinations!

La Sardaigne et la Crète sont donc les chouchous de l'année?

Pas grave, pas de quoi se lasser.

Merci,    et    à tous pour ces belles découvertes...

Olivier

Très jolies observations   
L'Orchis brancifortii est vraiment curieux avec son périanthe demesuré par rapport au labelle.

Des plantes magnifiques qu'on a pas l'habitude de voir   et   

Zinb a écrit:
Et donc, sans trop de suspense, l'hybride entre les deux précédents : Anacamptis × bornemanniae. (Existe aussi en blanc !)

On trouve souvent A. × bornemanniae pour cet hybride, mais la bonne orthographe c'est A. x bornemannii.

En tout cas ton topo donne vraiment envie d'aller en Sardaigne !!! L'année prochaine avec le sud-ouest  ???

   

pmb a écrit:On trouve souvent A. × bornemanniae pour cet hybride, mais la bonne orthographe c'est A. x bornemannii.

Effectivement ! Je corrige, merci !

Beau début vivement la suite.  

Merci pour ce reportage !     

Je continue avec les Pseudophrys.
Carton plein, puisque je pense avoir vu la totalité des taxons visibles en Sardaigne.

Dans le groupe "lutea", on trouve en Sardaigne l'Ophrys corsica, une sorte de mini-lutea :


Je le montre ici avec Ophrys speculum, pour bien visualiser la taille des fleurs :


Dans le groupe "iricolor", un seul taxon également : l'Ophrys eleonorae. Très reconnaissable, il présente des grandes fleurs, souvent horizontales ou légèrement ascendantes, et une macule tirant sur le bleu. Le dessous du labelle est rouge avec une bordure jaune, et la base du labelle est "en forme de vallée glaciaire", avec deux crêtes sur les côtés.






Dans le groupe "subfusca", toujours un seul taxon : l'Ophrys lepida (=Ophrys subfusca subsp. liveranii), endémique sarde. Il a un labelle très ondulé, et souvent une zone de fusion orangée entre la partie brune et la partie jaune.






Dans le groupe "fusca" enfin, on trouve trois taxons :

- l'Ophrys forestieri , dont quelques pieds étaient encore fleuris.


- l'Ophrys funerea, l'équivalent de notre Ophrys sulcata continental :


- l'Ophrys ortuabis, un tout petit endémique sarde, strictement inféodé au romarin :




La suite plus tard avec les autres Ophrys, les hybrides, et quelques autres plantes.

Whaou ! Ces pseudophrys c'est quelque chose !
C'est vrai pas évident de différencier nos sulcata des funerea   

Par contre tu as réalisé un carton avec eleonorae !!! 1 seule vue en Corse en 2012 ! Mais quel souvenir !

     

bentiquouille a écrit:     

Ah oui alors! c'est le cas de le dire, c'est superbôôô!       

Jacques

Continuons avec les Ophrys...

Parmi les "très courants", on a l'Ophrys tenthredinifera subsp. neglecta :


Certains pieds ont des fleurs très nombreuses (ici, 13) :


L'Ophrys speculum n'est pas en reste :


Dans le même groupe, on trouve aussi l'Ophrys bombyliflora :




On trouve aussi ça et là l'Ophrys incubacea, le vrai !




Passons maintenant aux endémiques sardes ou cyrno-sardes.

En tout début de floraison, le "fuciflora local", Ophrys annae :








Un "exaltata" très coloré et très variable, avec un long champ basal, et les bords du labelle souvent étalés : l'Ophrys morisii.


 





Ce dernier fait un beau Mickey !


Et un dernier taxon, pur endémique sarde, qui ressemble à Ophrys morisii mais avec une cavité stigmatique sombre (claire chez morisii) et des pseudo-yeux gros et noirs (petits et verdâtres chez morisii) : l'Ophrys panattensis.






A suivre, les hybrides et autres plantes.

Tu ne t'es pas embêté, dis donc !!!     

Elles sont superbes !       
Pas de chestermanii ?

J'aime beaucoup     

Christophe

Jolie suite !     
Il était trop tôt pour voir l'Ophrys annae lors de notre séjour en Corse, le voir ici me console un peu