Sardaigne 2016 (OMG 3)

(Voici la partie 3, sans doute pas la plus attractive... Raison pour l'avoir calée au centre de notre compte-rendu, et un dimanche de fête des pères... Mais il ne faut pas être trop gourmand? Bonne fin de week-end à tous. La suite dans quelques jours, avec deux chapitres sur les Euophrys, comme promis).

3. Les Orchis s.l.

De nombreuses orchidées rapportées autrefois au genre Orchis élargi ont été observées lors de notre voyage en Sardaigne. Toutes ne seront pas illustrées ici, soit qu’elles étaient en fin de floraison et guère photogéniques, soit qu’elles sont bien connues dans nos régions, et il faut bien restreindre notre présentation. Sont concernés notamment Orchis anthropophora, Orchis provincialis, Neotinea lactea (corsica) et Neotinea maculata). De plus, parce qu’elle nous paraît justifiée et pertinente, nous utiliserons ici une classification proposée il y a peu pour l’ensemble des Ophrys s.l., laquelle fractionne en particulier les Anacamptis.

Anacamptis pyramidalis (très peu vu) :



Orchis branciforti (rare sur l’île, mais abondant sur la classique station visitée) :









Orchis ichnusae (fréquent et très variable... mais pas le bel et certain hybride d'Adrien avec O. provincialis) :









Paludorchis (Anacamptis) laxiflora :



Herorchis (Anacamptis) longicornu (grande variabilité aussi) :





Vermeulenia (Anacamptis) papilionacea (très variable également comme souvent dans les îles méditerranéennes, avec ses formes ou variétés rubra, vexillifera, grandiflora…) :







bien entendu des hybrides entre H. longicornu et V. papilionacea :







et Neotinea tridentata :



Pour agrémenter cette partie, deux vues de biotopes (le premier avec O. provincialis et V. papilionacea ; le second avec D. insularis cerné par de nombreux cyclamens) :








et quelques vues de la côte Est (la Cala Camino et des montagnes proches de Dorgali) :

Ah ouai, ça donne bien envie !!!!!!!!!!!!

Merci Martine et Olivier pour ces belles images sardes

Pourquoi mettre 2 noms de genres différents pour des plantes qui s'hybrident entre elles ????

Sinon ...

pmb a écrit:Pourquoi mettre 2 noms de genres différents pour des plantes qui s'hybrident entre elles ????

Sinon ...

Bonne question, Pierre-Michel...
Mais j'ai déjà du mal à faire passer que Gymnadenia et Nigritella ne font qu'un genre, alors (pour aller plus loin) si je demande de regrouper (par exemple) Serapias avec Vermeulenia (O. papilionacea) ou avec Herorchis (O. picta), je vais me faire incendier...
(et c'est déjà fait, car je l'ai déjà suggérer...).

Ce qui me perturbe, c'est l'importance donnée maintenant aux Anacamptis.
Mais à la réflexion, tu as raison, ces Anacamptis s'hybrident facilement...
Mais là encore, on peut aussi admettre des sous-genres (sur une base morphologique)... Mais alors y compris celui de Serapias pour rester logique?

Amitiés,

Olivier

Belles images ; je reconnais le massif Supramonte à côté d'Oliena et les très belles plages à côté de Dorgali.
Vraiment une belle ile.
Nous n'avons pas vu tridentata ; c'était où ?
Nous avions juste observé 2 lactea bien fatigués au Vallico Ortuabis.

Pas la partie la plus attractive ??? Je te trouve bien difficile, j'ai suivi ce post avec beaucoup de plaisir et d'intérêt !

Je ne suis personnellement pas un chaud partisan de l'utilisation des noms de genre Herorchis, etc. Mais celà dit, l'histoire du genre Anacamptis est très intéressante et instructive :

- au départ un seul Anacamptis (je ne me souviens plus duquel, probablement pyramidalis). Puis les phylogénies moléculaires (séquences nucléotidiques de l'ADN) ont amené à enlever du genre Orchis plus de 10 espèces qui ont été regroupées avec cet Anacamptis. Donc plusieurs choses instructives ici : 1) les morphologies de ces Anacamptis étaient très proches de celles d'Orchis, 2) les Anacamptis (comme leurs cousins Serapias) possèdent 2n=36 chromosomes (32 chez papilionacea), alors que les Orchis ont 2n=42 (rarement 2n=40), et 3) la phylogénie regroupe des taxons que la morphologie seule classait très très loin dans ce cas particulier.
Malgré des arguties diverses ici ou là, parfois soutenues par une dialectique qui n'a d'équivalent que dans le monde politique, absolument tout concours à constituer ici un ensemble cohérent

- Si le genre Anacamptis est bien monophylétique, on trouve à l'intérieur des phylogénies de ce genre, plusieurs groupes monophylétiques de taxons, autour de morio et picta un ensemble nommé Herorchis, palustris et laxiflora formant les Paludorchis, coriophora et fragrans ce sont les Anteriorchis, enfin, papilionacea et collina ce sont les Vermeulenia.
Soit au total 5 noms de genres pour les plus "découpeurs" contre un seul pour les phylogénies moléculaires. A vous de choisir.

L'idée d'Olivier de présenter les différents noms de genres est intéressante, c'est une bonne référence des différentes façons de voir les choses.

HY

Olivier GERBAUD a écrit:

pmb a écrit:Pourquoi mettre 2 noms de genres différents pour des plantes qui s'hybrident entre elles ????

Sinon ...

Mais à la réflexion, tu as raison, ces Anacamptis s'hybrident facilement...
Mais là encore, on peut aussi admettre des sous-genres (sur une base morphologique)... Mais alors y compris celui de Serapias pour rester logique?

Restons cohérent avec le reste de la Botanique (qui sont majoritaires quand même !!!) : il me semble que le dernier congrès de Botanique (Melbourne ?) permet de garder des genres séparés même s'il sont très proches génétiquement, du moment qu'il y a une forte différenciation morphologique. Une classification génético-morphologique, en somme, qui me va très bien (aussi pour les espèces !!!!).

On est dans ce cas-là avec Anacamptis vs Serapias, et je milite pour l'utiliser aussi dans le cas Coeloglossum vs Dactylorhiza.

pmb a écrit:

Olivier GERBAUD a écrit:

pmb a écrit:Pourquoi mettre 2 noms de genres différents pour des plantes qui s'hybrident entre elles ????

Sinon ...

Mais à la réflexion, tu as raison, ces Anacamptis s'hybrident facilement...
Mais là encore, on peut aussi admettre des sous-genres (sur une base morphologique)... Mais alors y compris celui de Serapias pour rester logique?

Restons cohérent avec le reste de la Botanique (qui sont majoritaires quand même !!!) : il me semble que le dernier congrès de Botanique (Melbourne ?) permet de garder des genres séparés même s'il sont très proches génétiquement, du moment qu'il y a une forte différenciation morphologique. Une classification génético-morphologique, en somme, qui me va très bien (aussi pour les espèces !!!!).

On est dans ce cas-là avec Anacamptis vs Serapias, et je milite pour l'utiliser aussi dans le cas Coeloglossum vs Dactylorhiza.

Mais moi aussi! Ce qui me gène c'est que des grands noms (parmi les orchidophiles) ne sont pas cohérents suivant les genres qu'ils regroupent ou pas. C'est en fait absurde: soit on y va et on regroupe, soit on reconnaît que morphologiquement il y a des "sous-ensembles"... C'est là que le sous-genre (y compris serapias, me convient...).

Amitiés Pierre-Michel!

(Et merci à Henri d'avoir exprimé son opinion; Adrien, je recherche le pointage demandé dès que possible).

adrien a écrit:Belles images ; je reconnais le massif Supramonte à côté d'Oliena et les très belles plages à côté de Dorgali.
Vraiment une belle ile.
Nous n'avons pas vu tridentata ; c'était où ?
Nous avions juste observé 2 lactea bien fatigués au Vallico Ortuabis.

Bonsoir Adrien.

Après recherches:

C'est environ 10 minutes avant la photo prise par Martine de Gundel et Wolfram.
Donc sur le chemin qui part vers le nord depuis la gare d'Ortuabis (et sans doute pas trop loin), après avoir pris le tunnel qui passe sous le chemin de fer.
Je n'ai pas pris de point GPS pour cette rencontre fortuite (une autre photo d'une plante bien différente est possible).
De mémoire, je dirais plutôt à droite du chemin -en allant vers le Nord- , le long du mur qui longe à 10/20 mètres ce chemin...
Pour les lactea (là encore photos possibles) c'était plus à l'est sur Ortuabis.

Bien amicalement,

Olivier

Magnifique ! j'adore les photos de biotopes

Bonsoir Olivier
Merci pour toutes ses précisions ; en fait il reste un vrai mystère pour nous car nous n'avons jamais trouvé un village du nom d'Ortuabis ni la gare en question ! Nous avons bien croisé un vieux chemin de fer par moment...bref on a loupé un truc. Pourtant nous sommes allé au lieu-dit Vallico Ortuabis.
C'était où par rapport à Laconi? Au Nord?

Bonsoir Adrien.

Voici une carte du secteur.
Nous sommes sur la S128, entre Laconi et Aritzo.
Donc au nord de Laconi.
Le point GPS qui apparait sur la carte (en bas) est -si je n'ai pas foiré - centré sur la gare (le gros bâtiment visible sur la gauche de la carte. On devine aussi les rails qui passent devant).
Nous n'avons pas pris le chemin qui part de la S128 vers la gare, du fait de la réfection de la S128: le ressaut vers le chemin nous a semblé hasardeux à franchir).
Je ne sais pas si Ortuabis est aussi le nom d'un patelin, j'ai des doutes...

Olivier



Bon, le GPS a été rogné... J'édite donc...
Voici donc pour la gare:
39°53'1178''N
9°06'35.39''E

2016 je n'avais pas vu ces reportages, je comprends que cela a donné des envies pour 2017 à beaucoup

Evelyne a écrit:2016 je n'avais pas vu ces reportages, je comprends que cela a donné des envies pour 2017 à beaucoup

       

Ah oui, on comprend mieux le rush de 2017