Sardaigne 2016 (OMG 5)

(Ultime partie, avec 3 Ophrys des plus attachants...)

5. Autres Euophrys

Cette ultime partie concernera trois très beaux ophrys.
O. neglecta, du groupe d’O. tenthredinifera, pour commencer. Très abondant sur l’île, il y est aussi très variable :











Cette variabilité fait que quelques individus dont le labelle est moins largement ou guère bordé de jaune sont certainement parfois rapportés à O. aprilia :



Du fait de sa précocité, nous ne sommes donc pas certains d’avoir rencontré O. aprilia, sinon sur ces plantes (alors en fin de floraison), si ce ne sont pas des lusus d’O. neglecta ?:



Des hybrides d’O. neglecta ne sont pas très rares, en particulier avec O. morisii :







ou avec O. annae :







Les deux autres Ophrys sont des plantes endémiques (et emblématiques) de la Sardaigne. Ils possèdent de très grandes fleurs, a priori bien différentes, comme le montre la photo comparative suivante, avec à gauche O. chestermanii et à droite O. normanii. Le premier, du groupe d’O. bornmuelleri (comme O. annae et O. conradiae) présente des sépales clairs, des pétales étroits velus et dressés, un labelle plutôt plan, à pilosité complète, avec 2 faibles gibbosités, une cavité stigmatique sombre, et un appendice net ± tridenté.
Le second, du groupe d’O. tenthredinifera, possède des sépales arrondis rose violet lavés de vert, des pétales arrondis plus foncés et souvent rabattus, un labelle convexe, à large pilosité claire sur son bord, une macule plus réduite, et un appendice inséré dans une échancrure nette.
Des différences que nous retiendrons pour identifier d’éventuels hybrides…  



O. normanii (taxon assez variable, au point de pouvoir parfois évoquer - Adrien l’avait également souligné - une hybridation avec O. neglecta, ce qui n’est d’ailleurs pas exclu sur les deux dernières photos !) :















O. chestermanii :













Des hybrides entre ces deux derniers taxons sont également connus, parfois difficiles à identifier (le dernier l’a été par Rémy Souche).
Les trois premiers sont davantage proches d’O. chestermanii alors que les suivants se rapprochent plus d’O. normanii :        









Pour clore cette présentation de notre voyage en terre sarde, une photo de quelques plantes:



une autre d'une petite rencontre en passant :



et quelques vues venteuses et rafraîchissantes de la côte Ouest de l’île :










Martine et Olivier Gerbaud

Il me semble de normanii est un hybride tenthre x chestermanii fixé ?

(un peu comme tardans)

En tout cas cela donne de plsu en plus envie d'y aller !

Ce fût un plaisir de suivre ces 5 parties qui se terminent en beauté
Martine et Olivier !

 Bravo à vous deux pour cette belle série de compte-rendus qui illustre bien la richesse de cette île.

A propos de O. normanii, son origine hybridogène (entre tenthrède et chestermanii) fait débat. Des études génétiques récentes suggèrent que les deux espèces ont évolué à partir d'ancêtres bien distincts, à savoir. O. tenthredinifera pour O. normanii et O. annae pour O. chestermanii. Selon ces études, O. normanii serait donc une espèce à part entière dont l'évolution aurait conduit à une convergence de forme avec O. chestermanii dont elle partage le même pollinisateur.

lisa a écrit:  Bravo à vous deux pour cette belle série de compte-rendus qui illustre bien la richesse de cette île.

A propos de O. normanii, son origine hybridogène (entre tenthrède et chestermanii) fait débat. Des études génétiques récentes suggèrent que les deux espèces ont évolué à partir d'ancêtres bien distincts, à savoir. O. tenthredinifera pour O. normanii et O. annae pour O. chestermanii. Selon ces études, O. normanii serait donc une espèce à part entière dont l'évolution aurait conduit à une convergence de forme avec O. chestermanii dont elle partage le même pollinisateur.

Merci Lisa pour ce commentaire, je n'avais pas suivi la fin de l'histoire !

trop trop beau tout ça...
Merci à vous deux Olivier et Martine...

De vrais bijou, merci

C'est beau tout ça.
Je constate qu'en Sardaigne il y a des marées, la mer penche un coup à droite, un coup à gauche

Sinon, pour l'utilisation de Euophrys, me semble m'être fait remettre en place il y a "qques temps" pour avoir utilisé ce terme inapproprié...

Philippe a écrit:C'est beau tout ça.
Je constate qu'en Sardaigne il y a des marées, la mer penche un coup à droite, un coup à gauche

Sinon, pour l'utilisation de Euophrys, me semble m'être fait remettre en place il y a "qques temps" pour avoir utilisé ce terme inapproprié...

Oui, il semble (?) que d'un point de vue systématique, une opposition Euophrys/Pseudophrys n'est pas correcte (cf. le dernier Delforge, pp. 289/290).
Mais si l'on considère que ces termes n'opposent que deux types d'Ophrys, à savoir ceux qui qui induisent une pseudocopulation céphalique vs ceux qui induisent une pseudocopulation abdominale, alors je ne vois pas où est le problème

Olivier

Merci Olivier pour les explications portant sur les hybrides chestermanii x normanii ; je vais reparcourir mes photos pour voir si par hasard je n'en ai pas pris quelques uns.

jringenbachfr a écrit:De vrais bijou, merci